Réndodjo Em-A Moundona

#MondoblogAbidjan volet II Babi en images


Je pourrais donc dire un jour que j´ai eu la chance de visiter Abidjan. J´y ai connu les nuits, les jours, les couchers de soleil au bord de la mer, les nuits torrides avec leurs ambiances. Même sous la pluie. Je vous donne des images. Elles ne sont pas belles comme les cartes postales mais elles sont mes images. Appréciez et si vous le pouvez aller découvrir ces endroits par vous-même.
 
C´est un clin d´oeil, un bip comme on le dit ici d´Abidjan by night. Je me suis hasardée toute seule. Ouais toute seule pour voir donc un bon ami qui m´a montré la ville: Ici, on reprenait la route vers Treichville direction la gare de Grand-Bassam.
Mais c´était après l´enregistrement des émissions Atelier des Medias, Priorité Santé avec Claire Edon sur la photo et un milliard de voisins à l´occasion des 20 ans de RFI à Abidjan.
Enregistrement de l’atelier des médias spéciale Mondoblog
Qui dit Abidjan, dit la plage et par là, Grand-Bassam. Ses hôtels, les cocotiers et l´air marin que les marées hautes portent les éffluves plus loin portées par le bruit des vagues.
 
Crédit RendodjoPhoto sous licence Creative Commons

L´hôtel Tereso, QG de toute la grande famille #MondoblogAbidjan. Juste un Hachtag souvenir et documentaire pour contenir tous les données de ce moment de partage.

 

Photo sous licence Creative Commons

Des partages suscités par des rencontres de personnes avec qui on interagit depuis virtuellement. Comme quoi, entre le virtuel et le factuel, il n´y´a qu´un pas. Mes amitiés à toi David Kpelly.

 

Photo sous licence Creative Commons

À toi l´haitien content de visiter enfin pour la première fois la terre de tes aieux. Puisses-tu revenir comme tu le souhaite. Ce sera #NoLimit.

 

Crédit Rendodjo, Photo sous licence Creative Commons
#NoLimit comme cette formation qui nous a tous rassemblé. Nous sommes 80 Mondoblogeurs venant de 50 pays de la Francophonie. La grande famille.

 

Crédit Rendodjo, Photo sous licence Creative Commons
Famille on l´était. Une communauté ayant pris d´assaut la ville. Cette ville avec ses fruits dont nous n´avons pas hésité à déguster. Ah ces mangues juteuses.

 

Crédit Rendodjo, Photo sous licence Creative Commons
Ces mangues provenaient de ce marché de Grand-Bassam dont, je vous montre la rue principale.
Crédit Rendodjo, Photo sous licence Creative Commons
Je vous vois venir: je n´ai pas fait que le marché. J´ai aprris des choses merveilleuses comme comment documenter mes articles. le Datajournalisme. En avez-vous déja entendu parler?
Partageons donc les savoirs, ressourcons nous et refusons l´aliénation. Merci à toi Pierre Romera pour cette précieuse connaissance donnée.


#MondoblogAbidjan Volet I : le broutage no stop

Marché de Grand Bassam, rue de la gare/ Crédit Rendodjo
Marché de Grand Bassam, rue de la gare/ Crédit Rendodjo

Jeudi 1er . Je suis à 6heures du matin encore à N´Djaména à l´aéroport Hassan Djamouss. Je suis en route pour Abidjan. Haaaaa Abidjan la capitale de la Côte d´Ivoire. La Côte d´Ivoire j´en rêvais. C´est du coup des images, des sons, des goûts, des pas de danses, des rythmes et aussi les brouteurs ; c´est jeunes escroqueurs. Bref des particularités qui flirtent avec notre imagination.

Je m´enregistre. Pas besoin de faire un tour Google voir le temps qu´il fera. Abidjan c´est la joie no stop quelque soit le temps. Pas besoin de s´encombrer. L´hôtel est à la mer et on est en famille, la famille Mondoblog et donc des habits légers qui passent. On ne va pas au bar avec de la bière dit-on. De même on ne va pas à Abidjan avec des habits en pagne. Ce serait une insulte à tous ces firmes comme Woodi, Vlisco et compagnies. On arrive à Abidjan et on se laisse coudre des ensembles pagnes. On est chez Pathé´O l´un des grands stylistes africains quand même.

Me voici donc à Abidjan. C´était sans compter avec les brouteurs. Ils escroquent tous ce qui bouge, tout ce qui est humain, tout ce qui est broutable selon leur jargon. 14 heures je descends de l´avion. Je passe le contrôle. Comme Tchadien, on n’a pas besoin d´un visa. On se fait fichier et on passe sa route. Je sors et bingo, la pancarte : RFI, Atelier des Medias. Je me dirige là. On me reçoit, me place à côté et m´informe que je dois attendre un autre. Voici Marek qui pointe sa tronche. Notre bébémondoblogueur, non le plus jeune selon moi, de la session 3. On peut partir pour l´hôtel. Mais non, chacun de nous voulait une carte Sim, une connexion internet. Il faut twitter ses premières impressions d´Abidjan.

Premier acte de broutage: il me faut le CFA Cedeao sinon on ne pourra rien acheter ici. Oui vous avez entendu, il y´a CFA et CFA. Mais on les change quand-même bien qu´ils aient tous la valeur face à l´Euro. Ici je sors mon petit jeu et je discute le pourcentage du taux de change. Des 10% je paye 5% au final. Un premier triomphe. Je me dirige donc vers les vendeurs de carte d´Orange. Kiosque1, la Sim fait trois mille francs et on n’a pas de microsim. Kiosque2 la microsim fait cinq mille franc. On accepte car l´émotion, la beauté de la ville en vaut le prix. Toute carte Sim fait en principe cinq cent avec un crédit de cinq plus une configuration internet. Pourvu qu´on ait une bonne connexion. L´a encore la farce dure toujours.

Deuxième acte de broutage : on ne repart pas d´Abidjan sans pagnes et mèches. Je pointe dans une boutique, je touche le paquet de mèches. Il devait être à mille francs au trop. On me dit cinq mille. Je pose la marchandise et fait demi tour sans un mot. Je tente de me consoler dans un magasin de pagne à Grand Bassam. Je touche un Woodi : vingt mille francs crie la vendeuse. Je propose la moitié du prix. Elle refuse. Je tente le Kita (pagne traditionnel ivoirien). Trois cent mille la pièce de six mètres. Ah oui, j´oubliais que je sentais autre. Cette petite touche en moi qui dénonce mon statut de touriste.

Des propositions alléchantes aux paroles mielleuses d´amoureux, tout le monde tente de t´accrocher, t´approcher pour finir par te proposer un marché ou un super plan pour le week-end à la plage, te promener dans les boutiques de souvenirs et, tout cela à tes frais. C´est Babi ou Abidjan pour les autres et c´est le broutage no stop sur toute la ligne.

Après tout, ici à Babi, certains voient les solutions des autres pour leur créer des problèmes: écoutons Espoir 2000.


Voir N´Djaména d´un oeil nouveau

Maquette de la Cité des affaires/Ph DR  La place de la Nation/Ph DR
Ecoutez moi donc. Je dois dire ce que je suis entrain de voir depuis 3 semaines dans N`Djaména. Non, je vous invite chez moi. Venez voir. Je redécouvre mon pays. Que de changements depuis son dernier séjour il y´a plus d´un an… il va falloir que je me réadapte tant la transformation est grande que radicale.
Non, venez chez moi : on a un bon soleil en haut pour se bronzer que je me demande ce que les tchadiens attendent pour émettre une taxe de bronzage pour les nons Africains qui résident ici. Après tout, ils profitent bien de notre soleil. Il y´a une certaine petite aisance qui se dessine en bas dans les couches sociales mais tout cela avec beaucoup d´opinions diversifiées au milieu de cette mutation.
La stabilité retrouvée et les petrocfa aidant, ma ville change enfin. Elle s´agrandit, s´embellit et pousse de taille. Elle se mue rapidement que je me demande si c´est sûrement et durablement. Tout bouge. Tout est mouvement. Même les Hommes. On s´entre passent, se dépassent sans se toucher. Même les amis se téléphone plus qu´ils ne se voient. Tout va à une allure infernale que les interminables déviations n´arrivent pas à freiner. Le changement, non la renaissance dit-on ici avec tout son corollaire.
Le concert des vrombissements de gros camions, la danse de grues, qui font surgir sur les rives du fleuve Chari, des bâtiments ultramodernes rendent la ville tapageuse mais aussi poussiéreuse. Je me suis rendue du côté des chantiers devant abriter les hôtes du sommet de l´Union Africain; ce n´est plus le Sabangali que j´ai habité à l´époque comme enfant. Une ville parallèle à Kabalaye et Ardep-Djoumal tout en face s´y développe.
En parlant d´engins, la circulation tchadienne est saturée et devenue fatigante à cause d´interminables déviations dû aux chantiers des voies de la ville. Les ponts aériens fait pour désenclaver les artères, personnes ne veut les utiliser. Sauf quelque rares particuliers. Je me suis permise de demander à un taximen un jour, lasse de supporter quinze minute dans un bouchon et à 45°C, pourquoi il n´avait pas emprunté le pont aérien. On sera déjà hors du bouchon et atteint notre destination. Savez-vous ce qu´il m´a répondu? Ces ponts aériens que vous voyez détruisent les moteurs de nos voitures je vous assure Mme. Une logique, la sienne mais partagé par beaucoup d´usagers de la route.
Personne donc ne veut les emprunter qui à supporter les embouteillages. La capitale doit être prête à accueillir le 25e sommet de l’Union africaine en fin Juin 2015. Une des raisons pour laquelle les chantiers sont ouvert partout dans la ville. Seuls les chantiers des centrales électriques sont en reste.
Si le gouvernement pouvait développer les infrastructures solaires, nous serions pourvu et exemptés des factures exorbitantes d´electricité, des coupures intempestives tout en réduisant notre dépendance énergétique à l’égard de nos voisins. Je suis là depuis trois semaines. Ne me demander pas combien de fois on s´est vu avec Mme l´électricité. Non, je ne vous le dirais. En tout cas je me delècte de cette chaleur. Elle fait du bien.


Cedibar, le bar sans alcool

MAQUETTE CEDIBAR 2 copie

Il sonne tout de même hors commun ce titre de billet. Pourtant, il ouvre ses portes ce 30 avril 2014 à Ndjamena au quartier Kabalaye. Ce bar qui est logé à côté de l´église catholique a un défi à relever : combattre l´alcoolisme en invitant les anciens alcooliques à boire des boissons non alcoolisées. Les prix des bouteilles des sucreries sont donc revus à la baisse pour encourager la consommation. Les employés de Cedibar accompagnent aussi les cures de désintoxication en prodiguant des conseils, en assurant un suivi psychosocial.

En collaboration avec l´hôpital de l´amitié connu comme l´hôpital chinois, le Cedibar accompagne les patients dans une cure de désintoxication de 10 jours. Les patients sont amenés à raconter leur histoire. Il utilise donc l´ethnopsychocologie, la psychologie occidentale associée fortement a la culture tchadienne. Les patients sont amenés à inscrire sur une fiche les raisons qui les ont poussés à avoir recours à l´alcool comme solution. Il s´ensuivra trois jours, à la sortie de la cure de désintoxication, une période de connaissance de soi.

Le bar sera donc tenu par des volontaires qui veulent bien consacrer un peu de leur temps aux autres. Le Cedibar est un projet qui veut s´étendre à l´ensemble du territoire national. Le témoignage des désintoxiqués est encourageant et semble s´inscrire dans le temps. Le taux de réussite est de 40 % : un résultat dû à la volonté et à la conviction des uns et des autres.


J´ai rencontré le Jerryclan

Un partenariat est un partenariat peu importe son échelle. Les mondoblogueurs et le Jerryclan en ont signé un hier à l´IFT pour créer un Weblaboratoire tchadien. Oui, on veut et peut le faire. On a posé un premier pas hier 15 avril 2014. Entre deux discussions, j´ai vu pour la première fois un ordinateur jerryclan.

Les membre du jerryclan et leur fabrication.
Les membre du jerryclan et leur fabrication.

Pendant deux heures d´affilé nous avons discuté de la faisabilité du projet de laboratoire, des moyens et retenu une date pour une première sortie officielle. J´en ai profité pour me renseigner sur ce qu’on appelle un  ordinateur Jerry.

Un Jerryclan est donc un ordinateur placé dans un bidon en plastique récupéré. Le modèle actuel des ordinateurs enfermés dans des boîtes noires n’est pas satisfaisant, car trop cher et non adapté. Les membres de la communauté Jerryclan ont donc pensé faire des ordinateurs autrement. En contribuant au projet Jerry Do It Together, ils s´invitent dans l’aventure de Jerry à travers le monde. Chaque Jerry est unique, car conçu et fabriqué en équipe avec ce que l’on trouve autour de soi. Il équipe ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir une infrastructure informatique pour proposer de nouvelles façons d’utiliser la wifi, le web, les SMS, etc…

 La mission du JerryClan est de faire vivre l’aventure du développement local de Jerrys d´enrichir les connaissances communes de Jerry Do It Together. La communauté déploie des logiciels libres sur Jerry et crée de nouvelles façon d’utiliser les technologies (PC pour écolier, serveur gestion SMS pour association, pirate box pour tout le monde…)
tout en rassemblant et testant des composants électroniques.

La particularité de ces ordinateurs c´est qu’ils ne sont fabriqués rien qu´à base d’ objets récupérés et ils fonctionnent avec des logiciels libres et modifiables. Les membres de jerryclan sont donc des élèves, des étudiants et leurs professeurs.

Désormais, ils assurent le support technique pour les blogueurs tchadiens en nous fournissant du matériel informatique et nous ferons leur communication comme la frontoteam pour faire vivre le web tchadien.


Prague et ses Africains

Marins africains sur le pont Charles Roi/ Crédit Rendodjo
Marins africains sur le pont Charles Roi/ Crédit Rendodjo

Ils sont peu nombreux comparés à d´autres communautés, mais visibles de partout dans les circuits touristiques. Ils sont conscients de leur statut de minorité, mais en tire le profit au maximum si profit il y a. Ils, ce sont les Africains de Prague. Entre la quête de visibilité, le désir de s´imposer comme communauté forte, la volonté de s´assumer et le désir de se sortir de la crise financière, les vies des hommes et femmes qui se battent au quotidien.

Mon titre, il n´a rien de partial ou d´impartial. Je ne suis pas en train de faire un autoracisme. Je parle d´un fait. Nous sommes d´accord qu´aujourd´hui, il n´y´a aucune ville européenne qui dira qu´il n´a pas d´Africains en son sein. Toute métropole du monde qui se respecte à son quartier africain comme Matongué, Château rouge à Paris et la place Vatslaf à Prague. Que cette communauté africaine soit grande ou non. Je veux juste présenter une communauté qui si petite qu´elle soit s´impose au quotidien même si certains milieux leur demeurent fermés.

Il n´est pas rare le soir, au centre de Prague, sur la place Vatslaf de voir des rabatteurs noirs pour des boîtes de nuit plus ou moins louches. Inutile de vous dire que l’impression que j´ai reçue n’est pas positive. Donc, si vous êtes quelqu’un de sérieux ou si vous voulez imposer le respect des autres communautés que vous côtoyez, il faut tenter de s´en démarquer, essayer de montrer que tous les Noirs ne sont pas de malfrats. Ces Africains sont le plus souvent des diplômés en quête de travail qualifié . Il y a ceux qui sont en situation illégale et attendent d’être régularisés. Quelques un se sont lancés dans le tourisme et s´habillent en marin vendant des tickets de « boat trip ». Ce qui attire d´ailleurs les touristes qui s´intéressent à ces marins africains en plein coeur d´un pays de Bohême.

Une petite discussion avec ces Africains suffit pour se rendre à l´évidence que la communauté n´est ni menacée, ni totalement intégrée. Comme fille africaine, il est quasi impossible de trouver un travail conséquent sauf si, on veut travailler comme « réceptionniste »dans un bureau. Le ton tiré sur le mot réceptionniste peut faire naître des idées, mais qu´importe pour elles. Elles assurent leurs 1 000 euros la fin du mois. En général, les Tchèques sont un peuple renfermé, ils sont cependant gentils et tolérants. «Il n’y a absolument aucun problème à être noir à Prague, personne ne vous fera de remarque, ce serait un comble!» garantit un des matelots originaire de la Côte d´Ivoire. Mais cette tolérance n´est pas non plus le gage d´une acceptation totale.

La question à ne pas poser au détour d´une conversation est celle d´une éventuelle intention de retour en Afrique ou la tentation de changer de pays. Ils se sentent bien dans Prague ainsi que le reste de la République tchèque répondront ces Africains. Dans tous les cas, Prague est une ville très sûre à vivre quelle que soit la couleur de sa peau. On peut s´y promener le soir sans crainte. Cela ne peut être aussi que je juste une impression,mais après deux visites, je peux croire en cette impression.


Ce temps où, j´écrivais mes cahiers d´amitié

Crédit image Google
Crédit image Google

Que le téléphone portable soit un outil identitaire, le symbole d´un statut dans notre société moderne est connu. Qu´il extrait l´utilisateur accoutumé de la société, de son temps est aussi une vérité. Mais force est de constater que le portable vole aussi aux jeunes d´aujourd´hui leur jeunesse. La vraie communication entre les jeunes disparaît pour laisser place au superficiel. Quand je vois tout ceci, je pense à cette époque où, nos cahiers d´amitié étaient un prétexte pour se voir et parler de tout et de rien.

Je n´habite pas loin d´un collège et mon activité favorite à mes heures d´oisiveté est d´attendre la sortie des classes pour prendre le bus des élèves et m´offrir le loisir de vivre avec eux ces moments de liberté. Ecouter ces jeunes, partager leurs petites querelles de copains, leurs colères contre la maîtresse qui a laissé trop de devoir de maison me ramène à mon enfance parfois. Seulement ces instants deviennent très rare ces derniers temps. Disons depuis que les smartphones sont vendus comme de petits pains. Ils sont tous imbibés du monde 2.0 jusqu´aux os. Plongés dans les réseaux sociaux, n´accordant à peine attention au monde qui les entourent et ne s´adressant presque plus la parole. Chaque fois que je les vois, je me dis qu´il est loin le temps où, j´avais mon cahier d´amitié.

On me dirait que mon monde n´était pas avancé technologiquement. Si c´est vrai. Mais bon, de mon temps, on avait du respect pour l´amitié et le contact social. Les amies et l’amitié sont si importantes qu’elles méritaient bien un livre spécial rien que pour elles. Très complet, ce livre traite de tous les sujets qui nous intéressaient, mes amies et moi. On y écrivait  d’idées originales pour entretenir et approfondir notre amitié. Des tests et des questionnaires qui nous aident à mieux connaître nos amies. Ce cahier voyage chez les camarades de classe, il faut qu’il soit imperméable et costaud ! Et oui car le principe du cahier de l’amitié est que le camarade l’emmène chez lui pour un ou plusieurs jours et le ramène rempli de jolis dessins, une photo d´elle,  de sa star préférée, d´une personnalité qui l´inspire ou juste d´une chose qui l´anime, la plaît le plus. C´était toujours une raison de débat entre nous à la sortie des classes. On y écrivait nos rêves de jeunes et formulaient nos désirs futurs.

Le portable construit des adultes solitaires

N´allez pas chercher loin, c´est une opinion personnelle. Ça c´est moi qui le dit et je l´assume. D´après une enquête, 91% de ces jeunes de 10 à 17 ans n´ont plus qu´une communication plus courte et moins coûteuse. C´est le constat que je fais avec ces élèves que j´observe à loisir depuis ces 2 ans, car écrivant juste de brefs messages pour revenir rapidement dans les réseaux sociaux. Ils ne sont plus en mesure d´avoir entre camarades de classes un dialogue soutenu. Le bus avait à peine démarré lorsqu´une fille demanda à sa camarade, question de se rassurer, quand devrait-on rendre les devoirs de maison. Pour toute réponse elle eut un «je ne sais pas» de l´autre qui n´a même pas pris la peine de détacher ses yeux de son écran de téléphone. Quel repli sur soi! Elle est belle cette jeunesse insouciante avec ces fous rires aux éclats entre amis, ces moments où, on chante à perdre haleine entre copains, on vit juste l´instant présent à fond avec tout son être. Or avec le portable, on a juste besoin de sa vue, de ses doigts et des monosyllabes pour échanger. On a nul besoin de grand réfléchir car le monde 2.0 s´est créé son propre langage. Il suffit de taper un mot pour que l´appareil propose toute la phrase.

En réalité, il est bien de disposer de connexion partout où on est, d´accéder au monde un peu partout mais il ne faut pas faire une croix sur la communication réelle. Sans elle, aucun enfant ne peut développer ses manières de penser, d’apprendre, d’appréhender les autres qu´on ignore pour se consacrer à ce monde qui se résume à la toile.

Après un tour sur les profils et les commentaires sur les réseaux sociaux, je me demande si l´avènement des téléphones intelligents n´a pas réduit les capacités des jeunes à la capacité de la jeune génération de penser, d´écrire, de réfléchir?


Un tour dans Göttingen « la ville du savoir »

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Göttingen vu des 72m de la tour de l´Eglise Jacobi/ Ph Aliette

Je veux réparer une erreur avec ce billet. J´ai eu à parler de bien de ville sur ce blog mais jamais celle dans laquelle je vis. Göttingen est la première ville européenne qui m´a accueilli à mon arrivée outre-mer. Depuis je n´en suit sortie que pour visiter d´autre ville et j´y suis toujours revenue.

Göttingen en français Gœttingue ou Gottingue est une ville d’Allemagne, dans le Land de Basse-Saxe. Elle se situe à mi-chemin entre Bonn et Berlin et presqu´au centre du pays. On y dénombre en 2008 130 000 habitants, dont 26 000 étudiants. C’est une ville universitaire. L’université de Göttingen est l’une des plus célèbres d’Allemagne, avec 26 000 étudiants et 2 500 enseignants. On l´appelle l´Université des 44 prix Nobel parce que 44 porteur du prix Nobel du monde ont soit enseigné ou soit étudié à Göttingen.

C´est la ville verte par excellence. Lorsqu´on fait un tour à la gare centrale, on se rend compte que un habitant de la ville sur trois a un vélo. Ils discutent la route avec les voitures, bus et autres transports. La grande majorité de ces vélos roulent sans phare et autre lumières de signalisation la nuit si ce n´est qu´un gilet lumineux. Göttingen est aussi bien célèbre pour ses vélos.

Une vue des vélos de sur le Campus/Ph Rendodjo
Une vue des vélos de sur le Campus/Ph Rendodjo

Mais Barbara elle, fait plutôt référence aux roses de la ville. «Mon Dieu que les roses sont belles à Göttingen» chante-t-elle (Göttingen est une chanson de Barbara, sortie sur son album Le Mal de vivre en 1964). Barbara est une enfant juive qui échappa à l’extermination, se rend sans enthousiasme en Allemagne en réponse à l’invitation de Hans-Günther Klein, directeur du Junges Theater de la ville universitaire de Göttingen. Dans son autobiographie  elle écrit : «En Göttingen je découvre la maison des frères Grimm où furent écrits les contes bien connus de notre enfance. C’est dans le petit jardin contigu au théâtre que j’ai gribouillé ‘Göttingen’, le dernier midi de mon séjour. Le dernier soir, tout en m’excusant, j’en ai lu et chanté les paroles sur une musique inachevée. J’ai terminé cette chanson à Paris. Je dois donc cette chanson à l’insistance têtue de Gunther Klein, à dix étudiants, à une vieille dame compatissante, à la blondeur des petits enfants de Göttingen, à un profond désir de réconciliation, mais non d’oubli.» (Dans « Il était un piano noir : Mémoires interrompus »).

Ville du Savoir

Göttingen abrite l´un des prestigieuses universités du monde (Shanghai-Ranking 2006) et la première en Allemagne selon le classement de 2010-2011. Il est courant de découvrir au détour d´une rue de la vieille ville la statuette de ces grands scientifiques qui sont passées dans cette université. Des chercheurs comme Otto Hahn, Max Born, Adolf Windaus qui découvrit la vitamine D, Einstein, Friedrich Wöhler qui isola l´aluminium pur en 1827 ou encore le professeur Georg-Christoph Lichtenberg surnommé le génie universel de 18 ème siècle. Aujourd´hui encore, beaucoup de maisons et d´appartements de Göttingen portent encore le nom de leurs célèbres habitants.

La ville compte 25000 étudiants sur ses 130 000 habitants.


Il était une fois une Lison au Oies

GöttingenGänseliesel/Ph DR
GöttingenGänseliesel/Ph DR

Nous sommes encore en Mars donc le mois de la femme. Je vous présente donc une femme magnifique que j’ai connu il y´a quatre et demie. Elle c´est la Gänseliesel : la jeune fille qui reçoit le plus de baisers au monde.

Tous les touristes qui visitent Göttingen viennent lui dire bonjour. Tout nouveau venu vient lui présenter ses civilités et les Nouveaux docteurs ayant défendus leurs thèses viennent lui donner une gerbe de fleurs après délibération du jury.

Depuis quelques décennies, ce ne sont plus les étudiants nouvellement inscrits qui lui portent leurs baisers, mais ceux qui ont terminé leurs études et surtout leur doctorat.

La tradition universitaire veut que, les doctorants de l’université ayant reçu leur diplôme doivent marcher au centre-ville (souvent accompagnés par toute leur famille et tous leurs amis et montés sur une brouette décorée), escalader la fontaine de la Gänseliesel, la « Lison aux oies », pour lui offrir un bouquet de fleurs et lui donner un baiser sur la joue. Cette tradition séculaire était pendant longtemps officiellement interdite, mais toujours tolérée. En été, on peut voir presque tous les jours les cortèges des doctorants se dirigeant vers la fontaine. La Gänseliesel littéralement: « Lison aux oies » est une figure de sculpture thématisée dans les pays germanophones. Elle représente une fillette ou une jeune fille accompagnée d’oies qu’elle amène au marché ou à la mare. C´est une décoration de fontaines ou de maisons. La Gänseliesel de Göttingen construite depuis 1901 est le symbole de cette ville universitaire. Sa copie se trouve au-dessus de la fontaine située en face de l’ancien hôtel de ville tandis que l’original est au musée de la ville.

Situé en plein centre-ville en pleine zone piétonne et commerciale, il est impossible de flâner en ville sans lui porter un regard. En été, elle est le repère et le point de rencontres. Des amoureux qui s´enlacent sous ses yeux, là des copains qui trinquent une bouteille sous son ombre ou les flâneurs qui viennent paresser en écoutant le murmure de sa fontaine qui coule.

La légende raconte que ce fut une statuette dédié par le prince à sa gardienne d´oie dont il en tombât amoureux et finit par épouser. Le jeune prince cherchait un gardien d´oies pour sa basse-cour. Or une famille très pauvre n´avait pour tout enfant qu´une fille et voulait bien avoir ce travail pour subsister. La mère coupa les cheveux de sa fille et la déguisa en garçon pour l´envoyer postulé chez le prince. Ce dernier lui confia la garde de ses oies. Puis un jour, il découvrit que le gardien serait plutôt une gardienne : elle coupait régulièrement ses cheveux dont les mèches qui s´en échappait finir par la trahir. D´autre version de la légende prétendent qu´avec l´âge, la féminité de son physique dont elle ne pouvait plus dissimuler  finir par révéler son genre.


Ladies Night: pourquoi je n´y suis pas allée cette année

Ici en Allemagne, on connait 8 mars mais on ne la fête pas.  Ici, sauf les boutiques en font leur fond de commerce. Elles célèbrent la femme tous les 7 mars par une soirée shopping : le Karstadt un grand magasin de mode envoie donc à ses clientes abonnées une invitation avec un bon de réduction de 10% sur toutes marchandises. Cette célébration est dénommée Ladies Night. Depuis trois ans j´y allais chaque 7 Mars. Cette année j´ai refusé de me présenter. La raison elle est simple : toutes les cinq minutes, une femme est victime de viol en Europe d´où l´Allemagne, mon pays d´accueil aussi. Que cela soit dans le confort d´un foyer conjugal, sous la houlette d´un père ou d´un proche ou tout simplement victime de la barbarie d´un homme dont rien ne les lie. Leurs crimes le fait d´être une femme.

Du viol aux salaires inégaux pour un même travail, la femme allemande n´est pas non plus sortie de l´auberge de la discrimination. Aussi je me suis demandé pourquoi une journée comme le 08 Mars est simplement ignorée ici? Pourquoi aller faire du Shopping alors que je me serais réjouie d´une invitation à une conférence ou quelque chose du genre sur la condition de la femme. Même s´il est vrai que la femme européenne dispose aujourd´hui d´assez de droit qui la protège, il existe encore bien nombre d´entre elles qui souffre dans le silence de leurs appartements. Pourquoi n´en parle-t-on pas? Juste un peu de lumière pour celle qui comme ma condisciple Helga*, est battue pour un oui pour un non par son concubin pour être mise au final à la porte avec  un petit garçon de deux ans.

Il y´a des fois où, on peut aussi bien désiré avoir les forces d´une Catwoman. Des fois comme cette nuit où, notre voisin d´en dessous à attendu en pleine nuit pour frapper sur sa femme dans tous les sens. Personne n´a osé sortir de son appartement pour vois ce qui se passe. Réveillée par les cris, l´histoire me fut donc racontée par un autre voisin noctambule qui par hasard déboulé sur la bastonnade. Oui, des histoires de femmes battues, vitriolées, tuées sont aussi légions ici et passées sous silence. Comment donc aller m´éclater si je risque à mon retour de croiser dans mes escaliers une femme couverte de bleu? Je ne peux être indifférente lorsqu´on peut parler.

L´indifférence voilà ce qui tue la femme. Et j´ai décidé de ne plus être indifférente cette année, faire une virée shopping jusqu’à minuit, boire de la champagne en compagnie des VIP qui seront invités.  Parce que je côtoie ces femmes victimes tous les jours et ma pensée s´en va à elles en cette semaine et d´ailleurs tous les jours. Alors en lieu et place de bonne fête, je dirais à elles bon courage. Elles en ont besoin pour le long chemin qu´est la lutte contre les violences faites à elles. Oui, il est temps qu´elles sortent de l´ombre.

* le nom est changé pour préserver l´anonymat.