Réndodjo Em-A Moundona

Le murmure des révoltés

 

Si j´ai appris à me taire, j´ai aussi appris à me révolter

On veut m´apprendre à aimer le mal, sourire en sa présence

Sinon garder mon silence parce que je viens d´ailleurs

Oui, c´est vrai je viens de là-bas mais le mal et le bien sont universels

On m´appris à partager des valeurs universelles

A respecter les règles conventionnelles

Et quand on a voulu cela de moi, on ne m´a pas dit

Que je suis d´ailleurs : on m´a dit je suis Homme

Pourquoi dois-je aujourd´hui contempler un ciel vide sans Dieu

Vivre dans un Etat qui agresse mes vertus

Viole ma conscience pour renier ma croyance?

Me poussent au vice qu´il instaure comme norme

Mon cœur n´appréciera vos pensées et

Ma vision de votre monde a muté

Se taire en caution ?

Les lois de la nature elles, sont universelles.

J´apprendrai le pardon

Je l´érigerai en normes dans mon monde

J´appellerai la spiritualité mon guide

Et la vertu mon amie de tous les jours pour me protéger de ton monde,

Notre monde.


‪#‎MissTchad2015 ou comment on a grillé tout un peuple en live

Elise Dakobeye, MissTchad 15. Elle méritait sa couronne: l´éloquence, le niveau intellectuelle, la grâce.
Elise Dakosey, miss 2015. Elle méritait sa couronne: l´éloquence, le niveau intellectuelle, la grâce.

Quand une waka, c´est à dire une vielle femme, finie, fânée et rodée peut ouvrir la bouche et te parler, c´est à dire  se gausser de la femme tchadienne, tu comprends qu´une poignée de tchadiens a réellement vendu le pays. ‪#‎MissTchad2015 ou comment on a grillé tout un peuple dans un direct retransmit sur satellite et internationalement vu. On a vu en direct la splendeur de la médiocrité, la beauté du culte de l´amateurisme. Ce soir où, j´ai ravalé ma salive de travers, failli pleurer un coup avant de me dire que j´ai mon autre Tchad à moi, celui que nul ne voit, celui auquel personne ne donne la parole.

Ce matin, je suis allée demandé au bon Dieu (oui, il y en a bien un très bon qui agit quand on l’implore) de revoir le sort du Tchad en 2015. Je suis allée me plaindre au bon Dieu pour qu’il reconsidère les doléances des Tchadiens et nous délivre du mal (baisse de niveau, gabegie, clientélisme, corruption, impunité, injustice sociale, culte de la personnalité et de la nullité, vanité, …). Il était dure pour moi de voir le culte de la médiocrité qui s´est étalé à la face du monde entier et se taire. Il m´a été dure de voir l´enlisement d´une nation (sommes-nous encore une?) et ne rien dire. Je ne pouvait que dire merci. Merci pour ce moment de honte. Je retiens de cette élection ‪#‎MissTchad2015 ceci: 1 – la bêtise s’est institutionnalisée et nationationalisée, 2 – le déclin consommé d’un pays , 3 – le « papraïsme » (venant de papra en Sar) en mode de gestion, 4 – le 4ème, mieux je garde pour moi.  

 

 

C´était mieux ainsi. J´ai été sidérée par ce manque de sursaut d´orgueil, la maffia et le copinage qui a entiché l´organisation de l´élection de la Miss 2015 et, comme si cela ne suffisait pas, les musiques qui ont faisaient croire qu’on est en boite. Et comme si cela ne suffisait pas, il faut envoyer une crieuse publique de lion indomptable. Entre nous, on doit apprendre à se respecter et respecter les autres. On connaît le Cameroun de petit pays, Katino, ils étaient pas mon style musical mais je les aurais supporté sur scène à défaut de voir ce pseudo-chanteuse qu´on a dégoté de je ne sais quelle bas-fond quartier de Yaoundé. On fait venir des dit spécialistes d´ailleurs pour un tel fiasco! Le chorégraphe béninois, on aura pu le laisser dans son Cotonou quand j´ai vu comment ses misses marchaient.

Chorégraphie là resemble au Chorégraphe même.

« … C’est pendant un prétendu apogée qu’il faut avoir la sagesse de préparer le déclin. Miss Tchad n’est rien d’autre qu’une facette honteuse de la triste réalité de ce qu’est devenu notre nation aujourd’hui. Sois disant Sudistes, Nordistes, il est temps avec un regain de patriotisme … » (Emmanuel Ngaba, chantre tchadien à propos de l´élection) de changer la donne.


Ma playlist de Noel


Entonnons « que c´est doux ces cloches qui sonnent » avec Vicky Leandros. C´est par elle que je commence ma playlist. J´aime cette femme pour sa voix.

La tradition de Noel n´est pas le même partout. Certains ont un rituel défini chaque année, d´autres le fêtent comme il  arrive et selon les circonstances. Je suis de cette dernière catégorie. Cette année, je fuirai bien la foule pour m´enfermer chez moi dans la solitude. Je contemplerai la neige qui tomberait tout en écoutant de la musique dont je veux bien partager avec vous.

J´aime la douce mélodie qui m´emporte.


J´écouterai enfants du monde en pensant à ces petits êtres martyrs de la barbarie humaine.

 

Demain, lorsqu´il sera minuit, chaque enfant déballera son cadeau. C´est un moment de magique toujours lorsqu´on est petit, sans le soucis et venant d´un monde où, chaque chose est à sa place: le sapin devant la cheminée, les bougies majestueuses jetant leurs lumières dans la nuit, les cadeaux emballés au pieds de l´arbre et grand-parents lisant un récit de Noel avant la distribution des paquets. De mes mondes à moi, j´affronterais les ombres de Pegida (Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes. Entendez des patriotes européens contre l´islamisations du vieux continent, mais voyez des neo-nazistes habillés du patriotisme)dans le noir des rues  puisque je ne fêterais pas au Tchad cette année. Au Tchad si j´y allais, je devrais subir la pénurie de carburant, prendre le risque de se faire tirer une balle dans la tête à cause du regain d´insécurité.


L´inconditionnel « vive le vent » me réchauffera le coeur afin de me disposer à acceuillir le rédempteur à minuit.

 

Je me contenterai des chansons, ces airs que je sifflotais à chaque réveillon, ces musiques qu´on joue dans les rues pendant tout le mois de décembre. Ce serait la nostalgie qui parlera en mon cœur. Je veux replonger dans l´enfance pour oublier que quelque part à Kobané, Alep, les enfants sont otages de Daesh, de Boko-haram au Nord du Nigeria, du Cameroun et dans le Lac Tchad. Je veux oublier que des murs sionistes de Gaza, aucuns de ces petits otages ne pourra grimper pour partager la buche de Noel de sa tante qui est de l´autre côté. Je veux oublier l´embargo sanitaire qui tiendraient les enfants libériens et sierra-léonais loin de ceux qu´ils aiment, ils ne pourront embrasser et s´embrasser. Je voudrais oublier le malheurs de ces enfants  réfugiés dans le monde, ceux de Darfour que dont j´ai admiré la franchise dans les regards. Je jouerai mes vieilles cassettes et je prendrai un verre de vin tout en chantonnant petit papa Noel quand tu descendras du ciel …  n´oublies pas d´apporter la paix avec toi.


Et j´entendis de Dakar, la voix d´un prophète

IDI

Plusieurs fois tweeté, liké, déliké et reliké le discours du président tchadien au sommet sur la sécurité et la paix à Dakar est, loin d´un discours de héros, une chimère politique.

Voyons donc voir de près ce discours de Dakar qui a propulsé mon président de la République, le Sieur Idriss Déby Itno au top classement des révolutionnaires africains. Ah, je me suis dit depuis hier qu´il fallait se réserver, arrêter de faire « le mouton noir » en voulant tout commenter, analyser, passer au peigne fin, voir entre les lignes. J´ai fait ma sourde oreille, j´ai laissé les tweets passer sous mon nez, j´ai souri du nombre de likes puis je me suis endormie. Voilà que les discours de Tchadiens le lendemain matin me firent pleurer. Ils sont simplement pathétiques à lire. Rien qu´un simple discours, et on est frappé d´amnésie. On oublie ce tweet #Porsomon, #TchadWakitTama et autres qui ont fait le tour de la tchadosphère en début novembre.

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Lycéen tué en novembre dernier à Kélo. Ph DR

Il suffit que l´homme fasse semblant de pourfendre l´impérialisme pour que l´ardoise du bourreau soit effacée. Bon sang que le Tchadien a la mémoire courte. C´est bien en général pour vivre heureux, mais pas dans le contexte de ni pain, ni eau, ni électricité, ni carburant qui prévaut au Tchad. Cette sortie est une farce qui a réussi. Un jeu dont seul le bénéficiaire a su tirer profit comme il le voulait. Je n´entrerais pas dans les présomptions, les déductions et les interprétations de ses adversaires politiques qui pensent qu´il voudrait étouffer un mouvement qui viendrait de Libye. Je sais une chose, l´homme est un fin politique parfois, et lui seul sait le pourquoi de son discours. Moi, je me réserve juste de laisser quiconque me leurrer, car c´est un leurre de plus.

Certains jeunes Tchadiens sont allés trouver à leur Idriss Déby la toge du nouveau Sankara. Pour sûr, l´Afrique a bien besoin d´un nouveau Sankara. Mais Sankara n´était pas l´homme des discours. Il était un homme d´action et n´a jamais eu besoin des forces européennes pour se maintenir au pouvoir. Il n´a jamais eu besoin de l´impérialiste pour mater son peuple. Il a aimé son peuple et mit son génie à son service. Il n´était pas un panafricaniste de circonstance, il a brandi sa révolte en tout temps et n´a jamais attendu que ses intérêts soient menacés pour dénoncer la France.

Je,  comme dirait Kaar Kaas Sonn à propos,  « Parfois, je ne sais pas si c’est moi qui ne comprends pas bien les choses, mais faudrait qu’on m’explique un peu … Parce que, si la naïveté devient une institution en Afrique (Au Tchad d´après moi), va y avoir du souci à se faire! »


1, 2, 3 et la coupe fût notre

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La coupe Cemac remporté par les Sao junior

 

Ah que j´ai bien entendu! Il semble que le Tchad vient de remporter la coupe de la Communauté des Étatiques et Monétaire d´Afrique Centrale (Cemac). C´est tout un peuple en liesse. Ah, une première dans l´histoire de mon pays. Voyez-vous, on ne sait pas que tirer à balles (blanches ou noires) sur les autres et sur nous même entre nous. Tout un peuple jubile pour une fois dans l´histoire sans distinction des pôles géographiques de leurs origines; que c´est beau à voir. Je me demande comme cette magie, car il y a bien eu magie, a eu lieu. Prendre une coupe devant les grandes nations africaines de foot comme le Cameroun? Pensez ce que vous voulez, moi j´ai compris qu´une chose: si on veut, on peut. Pour une fois que l´équipe nationale, la réelle, est partie sur la pelouse, on a gagné.

Image de la page officielle Facebook de l´équipe
Image de la page officielle Facebook de l´équipe

Vous vous demandez encore cette histoire de réelle équipe et de fausse équipe de football tchadien? C´est que chez moi, il y a deux camps dans toute chose. Le camp de ceux qui, par leurs compétences méritent d´être là où il faut et, le camp de ceux qui veulent y être et doivent y  être pour faire villégiature ou faire affaire. je disais donc qu´en réalité, on a vu dans ce pays les hommes d´affaires embarqués en lieu et place des vrais joueurs pour aller rapporter leurs marchandises. L´avion est gratuit et le clientélisme est là. Voilà comment on rentrait toujours des compétitions sans trophée mais la soute d´avion pleine de marchandises.

Je dis, j´en suis convaincue (mais ce sont mes convictions vous n´êtes pas obligés de le croire); on a compris et les autorités ont repris la formule romaine: un peu de pain, un peu d´eau (pas d´eau potable dans le modèle tchadien) et beaucoup de jeu. Il viennent de tester l´efficacité de la formule. On a engagé un bon coach, on a fait rentrer deux joueurs (hey ne demandez pas leurs noms, je ne suis pas Mme foot oh) et hop, voilà la victoire. Ce n´est pas sorcier le succès. Il est au bout de l´effort et de l´endurance. On savoure cette victoire en exigeant d´autres; c´est pour cela que l´on prélève des redevances sur nos appels téléphoniques.

Et vous, ne me demandez pas comment je sais tout ceci. C´est mon secret d´Africain (un titre de Magic system)


Ces petits murs invisibles de la haine

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Il y a trois deux moiset démi, je recevais un coup de fil d´une amie allemande qui m´avertissait de la montée de l´extrême droite pour défendre l´Allemagne contre les la milice islamique qui prend de l´ampleur dans ce pays et la nécessité pour moi de faire attention. cette personne y voyait le retour du racisme légal et légitime sous-couvert de défense  de la patrie. Il y´eut un silence au bout du fil où, chacune de nous cherchait les mots justes. qu´importe. Moi gênée, je romps le silence avec un « merci, je ferais attention à chaque fois ». Mes pensées retravaillent encore cette mise en garde. J´évoque avec une autre immigrée venant de l´Amérique latine. J´entendis ces déboires, ces rencontres indésirables dans les bus, le train etc. Je conclus qu´il y a plutôt un mur qui persiste encore et c´est bien dans les têtes.

Brisé, tombé, rénové puis illuminé, le mur de Berlin reste toujours la symbolique d´une guerre quelque sera son revêtement. Il est aussi pour moi le symbole d´un pays, d´un peuple et d´un état d´esprit. Oui, l´Allemagne reste un pays ou bien de choses restent figées dans les habitudes, les esprits et les attitudes de tous les jours. La grande majorité d´Allemands sont figés dans leurs pensées qu´en à la question de l´immigration, la peur de l´étranger et de tout ce qui n´est pas prusse. Le Sarrazingate en 2010 a été une révélation de ces murs spirituels qui distancent l´Allemand de l´autre, l´immigré qui lui vole son travail, lui arrache son pays, viole son sacré. Au delà de la question turque, c´était une peur de changement des valeurs jugées allemandes qui ont guidé le livre de « l´Allemagne s´autodétruit » de Sarrazin. Jamais le banquier qu´il était n´a voulu voir l´apport de l´immigré turc dans l´économie allemande.

Le mur dans les têtes n´a jamais été brisé. Je le savais quand j´ai visité Berlin la toute première fois que j´arrivais dans ce pays.  Du mur de Berlin, je n´en connais que les 1,3 km colorés de grandes fresques colorées. Le guide touristique disait que ce morceau du mur est peinte à la Réunification par des artistes du monde entier. On y lisait des petits textes écrits en plusieurs langues; celles de ces différents artistes certainement. Ce mur fut entièrement rénovées en 2009 à l’occasion des 20 ans de la chute du Mur. En début novembre, le mur a été décorée de milles lumières pour fêter le quart de siècle de la réunification de l´Allemagne suite à la chute de ce même berliner Mauer. Ces lumières n´ont su pénétrer les esprits dans lesquels subsistent encore des murs invisibles. Et voilà là le réel problème. Jamais il n´est venu à l´idée de l´Allemand ordinaire que l´immigré non clandestin est là pour répondre à la dénatalité de son pays. Il est une aubaine pour l´employeur qui paie veut épargner car une main d´œuvre moins cher. jamais il ne lui viendra à l´idée que l´immigré est une nécessité pour les futures cotisations sociales. Il faudrait réussir à briser ces murs et alors, on pourrait espérer freiner la montée du radicalisme.


Un jubilé, une fête du savoir: le Lycée Sacré-coeur a eu 50 ans  

Il est un lycée qui entre dans les établissements légendes du Tchad. Il y a des raisons de célébrer le Lycée Sacré-coeur.
Ph Patricia Lamana
C´était une partie de mon cursus. C´était mon temple du savoir. Les collégiennes en bleu et blanc nous fûmes. Admirées de tous pour la renommée de ce lycée. On a été moulé dans la pâte de l´équité, de la justice, de la connaissance et de la crainte de Dieu. Le sacré-coeur, si c´est un homme, il serait aujourd´hui un grand-père jouant avec ses petits-fils sur ses genoux et contemplant ses oeuvres. Il est là en bâtiments, témoin des générations d´élites qu´il a formé. Témoin des rêves de ses élèves, de leurs caprices puériles, de leurs larmes et de leurs joies et rires.
Nous fûmes heureux d´être passés par là. La célèbre 4 ème A, les punitions du censeur, les tableaux d´honneur refusés, l´épisode de jupes courtes. Mme Zoda, Mr Allahrangue, Mr Eugène, Mr Kimtolngar, … Vous êtes encore dans nos mémoires et nous vous sommes reconnaissants. À tous les religieuses du collège, vous fûtes merveilleuses.Je laisse un ancien vous rendre hommage.
Vivement d´autres cinquantenaires au service du savoir.

50 ans du lycée du sacré-coeur


Le lycée du sacré-coeur de N’Djaména a fêté ses 50 ans d’existence en cette fin de semaine. Comment ne pas rendre hommage à celles qui ont construit et accompagné cette oeuvre dans laquelle j’ai été formé? Les religieuses du Sacré-Coeur que j’ai connues se sont investies pour donner le meilleur d’elles-même à des générations de jeunes tchadiens et tchadiennes: les pionnières que sont les soeurs Geneviève Bovagnet, Daniel Berger, Francoise de Pous Marie-Jeanne Griffaton, Brigitte et bien d’autres ont passé la main à une nouvelle génération, dont la soeur Nguemta Nakoye est pour moi l’une des représentantes. La rigueur avec laquelle la soeur Geneviève dirigeait l’établissement mais également la tâche d’éveil spirituel à laquelle s’adonnait la soeur Marie-Jeanne Griffaton, tâche dont la soeur Nguemta Nakoye et moi-même en sommes les bénéficiaires, restent marqués en lettres d’or en moi. Puisse Dieu nous donner de vivre le centenaire de cet établissement pour dire au plus jeunes ce qu’était l’esprit du Sacré-Coeur.


Spirituel ou spirituose?

Il paraît que c’est une fois saoule qu’un Homme peut vous dire des vérités qu’il n’aurait jamais dû.

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C’est l’histoire d’un chef qui voulait dénoncer ces alliés sans se compromettre. Il organisa une fête et s’enivra du bon vin mais à moitié puis entreprit de prononcer son discours. Il y traita ses collaborateurs de voleurs des deniers publics, de corrompus et de clientélistes. Le chef était saoule, on ne pouvait rien faire. Vive le chef.


Et si on faisait le bilan du règne mpsiste?

IDI
Le président tchadien, Idriss Deby Itno/commons.wikimedia.org

Tous les premiers décembre se suivent mais ne se ressemblent pas. Celui de l´an passé n´est pas celui d´aujourd´hui. Sur fonds de tension sociale, de code pastoral désavoué par la population, et une mise au point voilée du parrain Hollande, cette commémoration du putsch militaire de 1990 n´a rien de gaie dans les coulisses certainement. Un bilan s´impose donc.

À César ce qui est à César. Je reconnais donc que c´est par le pouvoir de Bamina que j´ai entendu pour la première fois le mot liberté au Tchad en 1990. La liberté a été en effet accordé sans or ni argent. Il est donc très clair que quelques mois après la chute de l´Unir (parti unique de Hissein Habré) les fonctionnaires connaissent la dévaluation et ensuite les retard de salaires qui perdurent encore à l´ère pétrolière. Qu´importe, je trouve satisfaisant ce semblant de démocratie ou disons la démocratie à la sauce tchadienne. En fait c´est une dictature revêtue de multipartisme. Des partis qui furent vite rachetés les uns après les autres à coût de petrocfa. ils se sont trouvé un nom, les alliés à la mouvance présidentielle. Quand la mangeoire appelle, on ne dit pas non n´est-ce pas? Bon au moins on a depuis vingt-quatre ans des animateurs de la scène politique. Cela amuse un peu de temps à autre.

Il ne nous a pas été dit que la démocratie est l´équivalent de la justice. Du moins rien de ce genre ne fût promis lors du premier discours de Deby le putschiste. On a donc pas à s´étonner que l´inégalité sociale, l´injustice et l´impunité règne encore depuis vingt-quatre ans. On connais depuis quelques temps une certaine catégorie d´opposants sur la toile. en fait, ce sont d´anciens compagnons de pillage, ceux là-même qui ont aidé à mettre le Tchad sous coup réglé. Ils sont débarqués pour faire place aux nouveaux ralliés. Là où l´homme tchadien étonne justement, c´est qu´on les entend désormais un peu plus. Chaque jour ils honnissent le président Idriss Deby Itno. On dirait la fable des trois voleurs et l´âne fût un vécu tchadien.

Au niveau social, grâce au pétrole, le développement de l´infrastructure est en expansion. Il faut le reconnaître. Au  demi-salaire et autre efforts de guerre qui consistaient à arracher aux femmes leurs bijoux en or, on a substiitué les fonds d´aide ou de financement du sport, l´aide aux retournés de la RCA prise directement sur les salaire, et avant cela l´augmentation des prix de denrées de première nécessité, la monopolisation de certains secteurs clé de l´économie. Rien n´est nouveau sous ce soleil.

Peuple martyr vivant son l’enfer, on croyait trouver notre Moise venu du Soudan. On s´est trompé. La misère est toujours présente malgré la hausse du SMIG de vingt-cinq milles francs à soixante milles. Le chômage bat son plein et sans une carte d´adhésion au parti, il est très difficile de sortir sa tête de l´eau. On ne fait qu´utiliser la jeunesse en usant des beaux discours, on la sacrifie sur l´autel des intérêts familiaux. Le coup de théâtre dans toute cette histoire, le président tchadien est parti du sommet de Dakar pour venir annulé une loi voté avec un suffrage important par ces députés acquis á sa cause. Une grande première dans l´histoire d´amour entre le peuple tchadien et son président. Est-ce le retour de la démocratie qui a déserté depuis peu les berges du Chari? Pour une fois où, un vote téléguidé depuis le 16ème parallèle (Rang des députés MPS très influents sur le reste de la majorité parlementaire tchadienne) est annulé. Il admet que la corruption ronge le Tchad et appelle à l´exemple les dirigeants de toute institution. Les soulèvement de novembre ont apporté de la lumière dans la politique.

Il demeure cependant une question. Qu´est-ce qui a réellement changé depuis le célèbre « la kermesse du désordre est terminé« ? Le président de la république du Tchad Idriss Deby Itno a interpellé les tchadiens, et j´en suis convaincu à se rappeler le passé du pays fait du parti unique, de la dictature, la torture, les enlèvements et disparitions et autres massacres ethnique. Soit! Voilà vingt quatre ans aujourd´hui et le Tchadien n´est pas encore sorti de l´auberge. Il y a encore des répressions, un parti presqu´unique avec une opposition dormante. Un parti unique voilé qui règne en maître absolu en prenant l´Assemblée nationale en otage pour faire passer les lois liberticides. certes l´enfant né après 1990 ne connaît pas ce passé du Tchad mais son présent ressemble bien à ce passé avec des corrompus à cols blancs qui ont bazardé son avenir.

On est parti du start up pour finir par se retrouver à la ligne de départ avec les même mots et maux sauf que le pouvoir a changé de main, de famille et de clan. Voilà le bilan de vingt-quatre années de démocratie. C´est personnel après tout.


Ce poison enivrant

Blog1

Me voici à mon centième billet. Waouwww, je n´y croyais pas tellement je vais si lentement.

Comme toute communauté a des membres avec leurs spécificités, on a eu dans la saison 3 a vu nos mondobolt Serge et Aph Tal, nos guerrières comme Fatouma harber qui avait ses mots contre les maux maliens. Des belles plumes comme Ahlem, Jules et Isabelle. De femme engagées et pas que culturellement et socialement comme Chantal Faida. Comme le blog peut transformer une vie, celle de ceux qui nous lisent, la notre aussi. Bloguer est une aventure commencé il y a trois ans et demie pour partager mes passions. Aujourd´hui je peux dire qu´il y a milles raisons de bloguer. j´ai intégrer une grande communauté, j´ai appris a garder des moments, à partager les impressions, se définir et surtout se faire une petite identité dans une grande communauté. L´apprentissage n´est pas encore fini et l´aventure s´annonce belle. La liberté de ton dans mes billets de blogueuse, voilà ce que j´aime par dessus tout. Une liberté qu´on ne trouvera dans aucune rédaction traditionnelle.

Entre mes pannes d´inspiration et ces moments où, on se remet à écrire, il y a bien un monde de moutons à plumes qui égaillent ma journée par leurs billets. Josiane, Dania que j´ai découvert récemment. Renée-Jackon, le beau -frère qui décrit si bien Douala. Tout un monde qui enrichit mon aventure. Ah comment oublier la team de l´Atelier des Médias et Manon. Raphaélle nous a dit bye bye mais ce n´est qu´un aurevoir; comme je vous le dis aussi le temps d´un prochain billet.