Un mariage forcé en cadeau de Noël
La machine du mariage forcé vient encore de frapper une jeune fille au Tchad.
Aminé, jeune étudiante tchadienne en France, a eu la désagréable surprise lors d’une visite à sa famille d’avoir comme cadeau de Noël, un mariage. Aminé, ignorant totalement ce qui se tramait, avait été priée par sa famille de venir passer les fêtes de fin d’année à Ndjamena. Grande a été sa surprise lorsque ce vendredi 27 décembre, les parents et l’imam du quartier sont arrivés pour célébrer sa » fatiha ». On sait tous qu’au Tchad, le mariage forcé est une coutume et que beaucoup de filles ne sont pas épargnées. Les filles sont des proies faciles pour leur famille qui n’hésite pas à leur imposer un mari. Comme des centaines d’autres filles la pauvre Aminé dira adieu à ses études et se contentera d’être une femme au foyer. Elle ne pourra plus rêver de voyager sinon, uniquement avec son cher époux. Une fois encore, les filles tchadiennes qui vivent à l’étranger réfléchiront par deux fois désormais avant de rentrer au Tchad.
Il faut dire que certains parents ne sollicitent pas l’avis de leurs enfants lorsqu’il s´agit de les marier. Souvent le mariage est arrangé entre les deux familles ou entre la famille de la jeune fille et un homme jeune ou âgé. La jeune fille est n´est pas informée du projet dès le début. Projet qui peut avoir lieu dans le pays d’établissement de la fille ou dans le pays d’origine. Quand cela se passe dans le pays d’origine, c´est bien souvent au cours d’un voyage ou lors des vacances. Tout est tenu secret par les parents et l’entourage. Les jeunes filles se trouvent mises devant un fait accompli.
Même si diverses raisons sont évoquées, la véritable raison est socio-économique. Ainsi deux familles ou deux clans tissent une alliance qui leur permet de créer, voire de renforcer leurs liens de solidarité. Les familles qui s’orientent vers un mariage préférentiel avec les cousins et cousines germain(e)s cherchent, elles, à rester dans l’entre-soi et à préserver les biens et l’héritage familial.
Il faut noter que les familles pauvres consentent le mariage d’une fille avec un homme nanti pour faire accéder celle-ci à un niveau de vie économique supérieur et en même temps de se faire verser une dot importante. Cependant on évoque toujours des raisons acceptables par le commun des mortels comme la volonté de caser la jeune fille pour la soustraire à un éventuel libertinage, l´honneur de la famille et les prescriptions religieuses. Autant de subterfuges qui, à mon avis, ne servent qu´à contrôler le corps et la sexualité de la femme. Beaucoup d´hommes rêvent encore d´épouser des femmes vierges. Ceci est vu comme un gage de fidélité et d´obéissance de l´épouse.
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