Sms, cette petite lueur dans le désespoir

Article : Sms, cette petite lueur dans le désespoir
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21 avril 2015

Sms, cette petite lueur dans le désespoir

Sms posant pour mon objectif/Ph Rendodjo
Sms posant pour mon objectif/Ph Rendodjo

Sms, cela sonne bien communication, mais c´est un petit garçon avec son histoire. Une histoire faite de serviabilité, d´entreprenariat et d´espoir. Sms est un petit bonhomme haut comme trois pommes, et très espiègle. C’est un garnement comme tous ceux qu´on rencontre dans les villages africains à la seule différence, il possède une logique de pensée au-delà de ses sept années de vie. Son vrai nom, personne dans le village de Dikhil n´a pu me le dire. Il est connu comme Sms car, dans un village où il manque tout moyen de communication (route, moyens de déplacement, réseau téléphonique, poste…) le gamin joue le rôle du canal entre tout émetteur et récepteur.

Lorsqu´on arrive dans le village et qu´on cherche un renseignement, la réponse fuse : « Sms doit sûrement le savoir ». C´est le petit coursier, moyennant une somme de 50 (25 centimes d´euro) à 500 francs djiboutiens (2, 5 euros), il porte les colis, les commissions des ménagères d´un domicile à un autre. A l’exemple d’un pigeon voyageur il transmet les messages verbaux. Il joue aussi le petit guide de l´étranger, l’aidant à trouver sa route et n’hésitant pas à l’ introduire chez le chef du village. Il se rend utile, pourvu qu´il gagne son argent.

Nous avons fait à deux le tour du village : là une glacière à rendre, à gauche un message oral à transmettre, à droite un petit bout de papier tendu à qui de droit et enfin libre, il se consacre à moi. Entre la visite de l´intérieur d´un toukhoul et les petits détails sur sa journée, il me décrit ses rêves et ses aspirations. Dans un français aisé, cet élève de cours élémentaire deux me fait une confidence : il veut être enseignant ou médecin. « Je veux étudier et avoir un bon travail qui me donnera beaucoup d´argent. » Il semblait attendre ma réponse. J´ose un choix pour lui, « deviens médecin » lui dis-je, au moins tu gagneras avec ta clinique privée.

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