Voici mes vœux messieurs les chefs de « tas » africains
Messieurs les chefs d´Etats, comme je n´aime pas trop les civilités, on va aller droit au but. Salam alekoum, paix sur vous car il n´y´a point d´autres vœux ou souhaits que je puisse vous faire. La longévité vous l´avez déjà aux pouvoirs. Le bonheur? Vous l´avez malgré que vos peuples broient du noir, meurent de faim et rendent l´âme juste à cause d´une crise de paludisme ou une épidémie de choléra dont le vaccin existe. La santé ? Vous vous la procurez dans vos hôpitaux, suisses, londoniens ou parisiens à coup des impôts du contribuable. Le travail et le succès? Vous les avez à vie ainsi que vos progénitures. Que vous souhaiter que vous n´aviez déjà? Vos tables sont garnies et je souhaite qu´il en soit ainsi pour toujours afin que vous ne connaissiez pas ce qu´avoir faim veut dire.
Messieurs les présidents (que présidez-vous-même au juste? Entre nous), je ne suis pas pessimiste, loin de là. Mais lorsque je regarde mon Afrique du vingt et unième siècle, voilà l´image qui se défile à ma vue : des guerres, la famine, la pauvreté, les maladies, les pandémies, les épidémies, la balkanisation du continent en micro Entités ethniques et religieuses, les cerveaux en exil, l´exode des jeunes vers l´Europe. Pourtant nous avons un sol riche avec des potentialités immenses. Des bras valides et une démographie avec une courbe enviable. Tout un potentiel qui n´attend qu´un Start-Up. Et l´occasion, c´est cette nouvelle année qui s´offre à nous tous (même si je sais que vous n´aimez pas partager, 2014 est à nous tous) pour mettre enfin un terme aux guerres qui nous endeuillent.
S´il est vrai qu´il y a un paradoxe dans la guerre, celle qui nous apprend que la vie continue mais n´est pas éternelle, il est temps que nous regardons autour de nous. Regardons aujourd´hui la RCA et le Soudan du Sud après le Mali. Mais ne regardons pas ces images que nous connaissons déjà trop bien : la guerre, les violences, le sang, les larmes et les soupirs des vulnérables. Regardons les images des gens qui, malgré l’incertitude et la violence, ont le courage de vivre, de sourire et de marcher dignement dans les rues. Contemplons tous ensemble la beauté de ces images de la vie quotidienne malgré les grands drames sociaux, économiques, culturels et politiques. Comment les gens réussissent à trouver la joie, le plaisir, la beauté et la liberté au quotidien. Les gens qui, fatigués de la guerre, pour ne pas devenir fous essaient de vivre comme ils le peuvent, au prix de leurs dignités. Certains ne connaissent rien que la guerre. Je suis une de cette génération. Ils naissent, vivent et meurent, sous des bombes qui continuent à exploser soit chez eux, soit chez le voisin. Pourtant les enfants continuent de rire même s´il n´ont plus la chance d’aller à l’école. Pourtant, la vie continue contre tout… il faudrait comprendre ces images et en tirer un art de diriger vos Etats. Que nenni vous voulez encore attendre cinquante prochaines années.
Non, nous faut-il encore attendre 50 ans pour voir peut-être nos petits-enfants circuler librement en Afrique? Profiter des richesses de nos sous-sols et vivre en paix? Voilà cinquante ans que l´Afrique trime sans se construire, refusant d´évoluer. Vous connaissez-vous-même les nœuds du problème qui sont l´injustice et l´insécurité sociales, le manque d´un consensus électoral auxquels il faut appliquer l´équitabilité dans le partage des richesses, la démocratie participative et l´égalité des chances. Vous les avez presque tous évoquez dans vos discours la veille de ce nouvel an. Est-ce trop vous demander Messieurs les présidents d´agir à présent que vous venez de vous réveiller? Non, certainement non. Alors réfléchissez-y. En attendant, bonne année à vous.
PS : J´attends toujours ma part de cadeau que les Premières dames ont rapporté de leurs congés de Noël.
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