Et j´entendis de Dakar, la voix d´un prophète
Plusieurs fois tweeté, liké, déliké et reliké le discours du président tchadien au sommet sur la sécurité et la paix à Dakar est, loin d´un discours de héros, une chimère politique.
Voyons donc voir de près ce discours de Dakar qui a propulsé mon président de la République, le Sieur Idriss Déby Itno au top classement des révolutionnaires africains. Ah, je me suis dit depuis hier qu´il fallait se réserver, arrêter de faire « le mouton noir » en voulant tout commenter, analyser, passer au peigne fin, voir entre les lignes. J´ai fait ma sourde oreille, j´ai laissé les tweets passer sous mon nez, j´ai souri du nombre de likes puis je me suis endormie. Voilà que les discours de Tchadiens le lendemain matin me firent pleurer. Ils sont simplement pathétiques à lire. Rien qu´un simple discours, et on est frappé d´amnésie. On oublie ce tweet #Porsomon, #TchadWakitTama et autres qui ont fait le tour de la tchadosphère en début novembre.
Il suffit que l´homme fasse semblant de pourfendre l´impérialisme pour que l´ardoise du bourreau soit effacée. Bon sang que le Tchadien a la mémoire courte. C´est bien en général pour vivre heureux, mais pas dans le contexte de ni pain, ni eau, ni électricité, ni carburant qui prévaut au Tchad. Cette sortie est une farce qui a réussi. Un jeu dont seul le bénéficiaire a su tirer profit comme il le voulait. Je n´entrerais pas dans les présomptions, les déductions et les interprétations de ses adversaires politiques qui pensent qu´il voudrait étouffer un mouvement qui viendrait de Libye. Je sais une chose, l´homme est un fin politique parfois, et lui seul sait le pourquoi de son discours. Moi, je me réserve juste de laisser quiconque me leurrer, car c´est un leurre de plus.
Certains jeunes Tchadiens sont allés trouver à leur Idriss Déby la toge du nouveau Sankara. Pour sûr, l´Afrique a bien besoin d´un nouveau Sankara. Mais Sankara n´était pas l´homme des discours. Il était un homme d´action et n´a jamais eu besoin des forces européennes pour se maintenir au pouvoir. Il n´a jamais eu besoin de l´impérialiste pour mater son peuple. Il a aimé son peuple et mit son génie à son service. Il n´était pas un panafricaniste de circonstance, il a brandi sa révolte en tout temps et n´a jamais attendu que ses intérêts soient menacés pour dénoncer la France.
Je, comme dirait Kaar Kaas Sonn à propos, « Parfois, je ne sais pas si c’est moi qui ne comprends pas bien les choses, mais faudrait qu’on m’explique un peu … Parce que, si la naïveté devient une institution en Afrique (Au Tchad d´après moi), va y avoir du souci à se faire! »
Commentaires