Ces petits murs invisibles de la haine

Article : Ces petits murs invisibles de la haine
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15 décembre 2014

Ces petits murs invisibles de la haine

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Il y a trois deux moiset démi, je recevais un coup de fil d´une amie allemande qui m´avertissait de la montée de l´extrême droite pour défendre l´Allemagne contre les la milice islamique qui prend de l´ampleur dans ce pays et la nécessité pour moi de faire attention. cette personne y voyait le retour du racisme légal et légitime sous-couvert de défense  de la patrie. Il y´eut un silence au bout du fil où, chacune de nous cherchait les mots justes. qu´importe. Moi gênée, je romps le silence avec un « merci, je ferais attention à chaque fois ». Mes pensées retravaillent encore cette mise en garde. J´évoque avec une autre immigrée venant de l´Amérique latine. J´entendis ces déboires, ces rencontres indésirables dans les bus, le train etc. Je conclus qu´il y a plutôt un mur qui persiste encore et c´est bien dans les têtes.

Brisé, tombé, rénové puis illuminé, le mur de Berlin reste toujours la symbolique d´une guerre quelque sera son revêtement. Il est aussi pour moi le symbole d´un pays, d´un peuple et d´un état d´esprit. Oui, l´Allemagne reste un pays ou bien de choses restent figées dans les habitudes, les esprits et les attitudes de tous les jours. La grande majorité d´Allemands sont figés dans leurs pensées qu´en à la question de l´immigration, la peur de l´étranger et de tout ce qui n´est pas prusse. Le Sarrazingate en 2010 a été une révélation de ces murs spirituels qui distancent l´Allemand de l´autre, l´immigré qui lui vole son travail, lui arrache son pays, viole son sacré. Au delà de la question turque, c´était une peur de changement des valeurs jugées allemandes qui ont guidé le livre de « l´Allemagne s´autodétruit » de Sarrazin. Jamais le banquier qu´il était n´a voulu voir l´apport de l´immigré turc dans l´économie allemande.

Le mur dans les têtes n´a jamais été brisé. Je le savais quand j´ai visité Berlin la toute première fois que j´arrivais dans ce pays.  Du mur de Berlin, je n´en connais que les 1,3 km colorés de grandes fresques colorées. Le guide touristique disait que ce morceau du mur est peinte à la Réunification par des artistes du monde entier. On y lisait des petits textes écrits en plusieurs langues; celles de ces différents artistes certainement. Ce mur fut entièrement rénovées en 2009 à l’occasion des 20 ans de la chute du Mur. En début novembre, le mur a été décorée de milles lumières pour fêter le quart de siècle de la réunification de l´Allemagne suite à la chute de ce même berliner Mauer. Ces lumières n´ont su pénétrer les esprits dans lesquels subsistent encore des murs invisibles. Et voilà là le réel problème. Jamais il n´est venu à l´idée de l´Allemand ordinaire que l´immigré non clandestin est là pour répondre à la dénatalité de son pays. Il est une aubaine pour l´employeur qui paie veut épargner car une main d´œuvre moins cher. jamais il ne lui viendra à l´idée que l´immigré est une nécessité pour les futures cotisations sociales. Il faudrait réussir à briser ces murs et alors, on pourrait espérer freiner la montée du radicalisme.

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Commentaires

renaudoss
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Une situation compliquée, avec beaucoup de colère accumulée et de frustrations, surtout quand on considère inconsciemment ou non, être la "race supérieure". Je peux quand même comprendre la frustration du Deutch Wolk, mais ce n'est surement pas ce genre de démarche qui va arranger les choses. Heureusement Adolf est mort et enterré.

Réndodjo Em-A Moundona
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Il est mort Hitler, on interdit aux Allemands de se porter son nom mais, son héritage persiste.