Bloguer au féminin

Article : Bloguer au féminin
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15 décembre 2013

Bloguer au féminin

Bloguer c´est appartenir à une communauté virtuelle qui, parfois dérange les uns, arrange les autres. Bloguer c´est écrire, crier, fustiger les malversations politiques, c´est appeler, rappeler et interpeller une société qui somnole, porter la voix d´une jeunesse en manque de repère. Bloguer c´est appartenir à une communauté qui convoque sa génération, suscite les débats, blâme les injustices qu´on lui fait. Cependant la blogosphère tchadienne est jeune, diversifiée à l´image du Tchad mais encore novice et peu connue. Nous allons à la découverte d´une communauté qu´on tente d´étouffer, d’enfermer et de briser mais qui résiste satisfaite de ses petits combats. Une série de portrait de chaque blogueur pour découvrir l´univers de ces acteurs du Web tchadien.Je vous présente une mondoblogueuse : Brya Elise Grâce.

Elise Grâce Brya/ Ph DR
Elise Grâce Brya/ Ph DR

Si on me demandait de décrire cette jeune Tchadienne que j´ai longtemps côtoyé, je la décrirais comme travailleuse, courageuse, battante, optimiste et surtout très croyante. Ancienne élève du Lycée Collège St Charles Lwanga, agronome, communicatrice d’entreprise, consultante en leadership des jeunes, premier prix en presse écrite du concours de meilleur reportage en éducation de la CONFEMEN, cette sociologue a toujours été amoureuse de l’écriture. Une passion qui l’a guidée vers le journalisme qui, fait désormais partie de son quotidien. « J’écris pour m’évader, pour dire ce qui est bien ou mal. Mais surtout pour contribuer à construire quelque chose de fort. Ma vision est de prouver que le Tchad est un pays très beau pour être toujours jugé de travers» confirme-t-elle. Chef de service presse à la primature tchadienne, chargée de communication de Médecins Sans Frontière, cette mère de quatre enfants trouve le temps de bloguer.

Bloguer est pour elle partager ce qu´elle voit et ressent avec les autres. Même si bloguer constituer un danger dans certains pays dont le Tchad, elle n´a pas peur des menaces ni du manque de respect à l´égard de la blogueuse qu´elle est : «je suis une femme c’est pourquoi ce que je dis est sérieux. L’humanisme est le fort des femmes celui qui me menacera est certainement un faible qui ne sait pas résoudre les problèmes de la meilleure façon c’est à dire communiquer. Le blogging au Tchad a du chemin à faire trop de facteurs défavorisant notamment le difficile axé à l’internet et le bas niveau en utilisation de l’outil informatique il y a aussi la peur d’être menacé ainsi que la baisse de niveau les jeunes tchadiens sont nombreux sur Facebook mais les blogueurs tchadiens se compte au bout du doigt ».   Journaliste et bloggeuse, elle ne voit aucune barrière entre les deux activités sauf que bloguer donne l’impression de s’exprimer librement et à sa façon pas besoin de style journalistique ni de censure d’un chef en parlant liberté. La presse tchadienne aujourd´hui vit sous une épée de Damoclès qui plane sur elle à tout instant. « Ce qui se passe au Tchad, c’est de l’intimidation les particuliers utilisent la justice pour régler leur propre compte et cela ne peut pas aider à construire un Etat de Droit les journalistes tchadiens s’améliorent chaque jour un peu plus alors les autorités doivent les aider à mieux faire au lieu de les intimider » confie-t-elle. Etre femme journaliste au Tchad n´étant pas une sinécure, elle avoue tout de même imposer le respect de ses pairs par le travail soigné et bien fait. «De prime abord la femme journaliste est vue comme une cuisse facile du coup elle doit bosser deux fois plus que l’homme pour s’affirmer aussi, les femmes qui préfèrent la vie facile ne facilitent pas la tâche à celles qui travaillent sérieusement pour mériter leur place» affirme-t-elle. Cependant Brya Elise Grâce peint un tableau mitigé de la jeunesse tchadienne très pessimiste, selon elle, et qui, préfère vivre au jour le jour et fait de l’alcool son compagnon quotidien. Elle avoue tout de même qu´il y a un brin d´espoir avec d´autres qui font des choses merveilleuses, qui osent et qui réussissent à donner peu à peu une image d’espoir au Tchad.

À 28 ans, celle dont l´éducation a été assurée par les prêtres jésuites dit avoir trouver sa voie dans l´écriture. «Déjà, étant au collège, puis à l’université. Je tenais chaque année un cahier dans lequel j’aime raconter mes joies, mes frustrations et mes chagrins. J’ai appris les valeurs (ignaciennes) qui ont guidé mon destin. Celles de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour rendre les autres heureux; donner chaque jour le meilleur de moi».

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Commentaires

Josiane Kouagheu
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Voilà des rencontres qui nous font comprendre que la femme doit s'accrocher à ses rêves et refuser de se laisser aller à la facilité. C'est ce qui ressort dans ce billet Rendodjo. «La femme journaliste est vue comme une cuisse facile du coup elle doit bosser deux fois plus que l’homme pour s’affirmer aussi, les femmes qui préfèrent la vie facile ne facilitent pas la tâche à celles qui travaillent sérieusement pour mériter leur place». Elise, tu l'as si bien dit et c'est super. Honnêtement, le blogging et le journalisme sont compatibles avec la femme.

Réndodjo Em-A Moundona
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Il faut du temps et d'abnégation à la journaliste africaine pour s'imposer à son collègue homme.

Chantal
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Très pertinent comme texte. J'aimerais rentrer en contact avec vous deux. me joindre chantalfaidamu@yahoo.fr depuis Goma en RDC. Très familier au visage médiatique congolais aussi: "la femme journaliste est vue comme une cuisse facile du coup elle doit bosser deux fois plus que l’homme pour s’affirmer aussi, les femmes qui préfèrent la vie facile ne facilitent pas la tâche à celles qui travaillent sérieusement pour mériter leur place".

Réndodjo Em-A Moundona
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Merci Chantal! Peut être que c'est commun à toute la presse africaine!?! Qui sait. À bientôt en mail.