La réforme de la renaissance

17 octobre 2013

La réforme de la renaissance

Dites-le à ceux qui veulent bien entendre. Il y´a longtemps certains savent que votre fort c´est de déplacer les problèmes, accorder la responsabilité aux autres. Enfin de compte on sait que les têtes la sont chauves alors allez peigner ailleurs. Moi je refuse cette réforme du système éducatif tchadien. Elle ne rehaussera pas le niveau des élèves, elle ne payera pas régulièrement le salaire des enseignants, elle ne construira pas des salles de classes et des amphithéâtres de qualités pour les futurs dirigeants du pays. Bref cette réforme telle que vous l´envisagé n´aura servi à rien avant son élaboration même.

 Ces dirigeants tchadiens vraiment, j’arrive plus à les comprendre. Je ne sais pas si c´est moi le problème ou le problème c´est eux. Peu importe. Mais une chose est sûre, on ne se comprend pas. Beaucoup de Tchadiens d´ailleurs ne les comprennent pas. Dans un pays qui compte moins de 40% de taux de scolarisation, pour les estimations les plus généreuses, on décide du jour au lendemain de fermer plus de la moitié des lycées publics sous prétextes que le taux de réussite aux examens nationaux serait très bas Ou étaient-ils dans les années passées puisque ce taux de réussite au baccalauréat n´est pas nouveau sous le soleil tchadien. Aucune raison ne peut justifier la fermeture ou  la suppression de certains établissements.  Je me demande si ce n´est pas un masque pour sublimer le manque cruel d’enseignants sur l´ensemble du territoire. Si tel est le cas, je ne crois pas qu´avec peu de collège et lycées l´on comblera ce vide.  En tout cas, on vous connaît avec vos mesures réglementaires.

Nous sommes à la rentrée scolaire et je me demande bien ce qui adviendra de ces élèves des établissements fermés. Les lycées nationaux croulent déjà sous les nombres pléthores et, peu de parents peuvent se permettre d´inscrire leurs enfants dans le privé. Avons-nous encore une Assemblée Nationale avec des représentants du peuple? Si oui, pourquoi n´ont-ils pas jusque-là réagit? Depuis l´annonce de cette suppression d´établissements scolaires, j´ai attendu d´écrire mon article. Je ne voulais mettre la charrue avant les bœufs. J´attendais donc que les illustres représentants convoquent le ministre de l´enseignement en session même si c´est extraordinaire. Ce que j´avais oublié c´est que, au Tchad il n´y´a de session extraordinaire que s´il y´a une menace pour nos élus en personnes. Et puis, pourquoi doivent-ils arrêter leurs sommeils et trimbaler leurs embonpoints sous ce soleil de plomb jusqu´à l´Assemblée quand on sait bien qu´ils ne sont pas concernés au premier degré? Qui de leurs enfants fréquentent dans ces établissements?

Chers parents d´élèves, allez-vous plaindre ou vous voulez. Ce n´est la faute à personne si dans la vie, il y´a les uns et les autres. Les riches et les pauvres. Les nantis et les démunis. Les intelligents et les moins intelligents. Les bons établissements et les mauvais établissements. Pour ma part j´aurais pu proposer qu´on fasse les Etats Généraux de l´éducation tchadienne. Cependant combien d´Etats Généraux a connu ce pays depuis la République des Libertés (entendez depuis l´avènement de la démocratie au Tchad. Donc depuis 23ans)? Il y´a eu les Etats Généraux de l´Armée nationale mais on rencontre encore les policiers, gendarmes et militaires qui lisent les cartes d´identité à l´envers, sirotent le thé sous les nîmiers ou lieu d´être dans leurs bureaux. Il y´a eu les Etats Généraux de la presse, les journalistes sont encore poursuivis de plus belle.  Je crains qu´ après ceux de l´éducation, les enseignants engagent une grève sans interruption. Ce qui est moins préférable à la fermeture de quelques établissements mal lotis.

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