Flora (1)

4 avril 2013

Flora (1)

Le chagrin d´amour. Ce mot je l´ai déjà entendu. Je fus plusieurs fois le témoin de ses passages dans les vies d´adolescentes que nous étions. Mais lui et moi nous n´avions pu faire connaissance. J´ai toujours pris ma disposition à l´éviter Monsieur chagrin d´amour tant mes copines m´ont fait voir qu´il ne laisse que l´amertume dans les cœurs. Puis un bel après-midi le voilà qui entre dans ma vie. M´arrachant de mon nuage de bonheur. Il est si soudain, si subtile et si fin que je ne l´ai vu venir. Je connais à présent ce qu´on appelle un premier chagrin d’amour. Je peux désormais expliquer à n´importe qui voudra le savoir. Je fais partie des milliers de personnes qui sont si malheureux au fond de leurs âmes. Ces personnes qui, tard le soir dans leur lit, à pleurent jusqu’à l’épuisement, jusqu´à ce que le sommeil les enveloppe de son manteau sombre.

J´ai accepté ton amour. Toi tu aimais ma pureté, cette enfant si fofolle et si timide. Cette innocence. Tu me l´avais dit, c´est ma pureté qui t´a séduite. Et moi je n´avais mesurer les contours de tes mots, la dimension de notre histoire. Tes yeux, ton sourire, tes dents, ton calme, la sérénité de chacun de tes gestes m´avaient obnubilé. La douceur de ta voix si posée, ce coup de grâce, a vaincu les derrières réserves de mon cœur si endurci. Puis j´ai aimé cet air que tu as quand tu reviens à toi, ce sourire qui illumine toujours ton visage. Et je t´aime encore. C´est toi que je veux : mon corps, mon cœur, mon âme et mon être. Tout en moi te réclame. Peut-être avis-je pris les vapeurs du plaisir que tu me donnais pour de l´amour. Qu´importe.

Ce soir sur ma couchette, je repasse les souvenirs de nos moments d´échanges. Je me demande avec la sincérité la plus totale ce que j´ai bien pu faire de mal. Je sais que tu es trop franc-parler et très sincère pour me mentir. Mais je sais aussi que tu ne veux point me blesser alors tu ne m´as pas dit la vrai raison. Je me dis que ce ne sera probablement le petit chagrin, mais probablement pas le plus douloureux et le premier et le dernier. Voilà, c’est ça la vie, c´est cela aimer. Peut-être.  J´ai accepté d’être heureuse, de connaître l’amour le vrai. Celui qui fait battre nos cœurs, lui donne des ailes, le porte sur des nuages élevés et nous fait vivre des rêves bleus. Désormais je vivrais avec les conséquences.

J´accepterais ce cœur brisé qui est le mien. Mais je ne l´offrirais plus à personne. Oui, je ne mentirais pas à mon cœur. Je ne lui dirais pas que « ça va vite passer », parce que je sais qu´il ne pourra plus offrir de son amour. Je trouverai des raisons de sourire, des raisons d’avancer. J´irai à la conquête des gens bien pour m’entourer.  J´essayerai de répandre du bonheur un peu partout autour de moi, de donner de ma tendresse pour d´autres histoires. Je recommencerai une nouvelle vie. Mais tout ne sera que l´ombre de toi. Le temps que mon cœur prendra pour s’en remettre sera une éternité. Mais j´aurai appris de mes erreurs. Si la souffrance endurcie, je me dis qu’il n’y a aucune honte à pleurer. J´aurai besoin du temps pour que mon cœur se cicatrise, et reparte de plus belle. Je m´en sortirai. Je sais que ton retour me redonnera la vie, ma splendeur, ma joie. Mais je n´irais pas te courir après, m´agenouiller et mouiller tes souliers de mes larmes pour que tu me reviennes. L´amour est pour toi, à présent, le regard d´une autre, ses rires, ses déhanchements. Vas, je te t´en veux pas. Je t´ai aimé, je t´aime encore. C´est un don de soi. Je me suis offerte à toi. Aujourd´hui tu me refoules parce que tu le veux ainsi : j´oubliai. Tu avais ta vision, ton avenir, ton engagement, ta confrérie. Il n´y a plus entre nous, depuis un certain temps, la concordance des envies. Pourtant tu es tout pour moi, mon amour, mon seul amour.

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