Mes quatre semaines sans Mondoblog
Il y a cinq mois, j’arrivais dans cette communauté de blogueurs, persuadée par mon neveu Geekngar de concourir pour Mondoblog. J’hésitais alors que lui ne cessait de m’encourager à envoyer mon texte accompagné de mon CV. Il a finalement eu raison de mes hésitations. Sitôt dit, sitôt fait, un clic et mon texte de 2.500 signes atterrissait dans la boîte mail de l’équipe mondoblog. Puis vient un long temps d’attente qui en réalité ne dura qu’un mois. Puis vint le message suivant, que beaucoup ont tant attendu comme moi :
« Bonjour,
La sélection pour le concours Mondoblog est maintenant terminée.
Après tant d’attente, nous sommes heureux de vous annoncer que vous faites partie des 150 nouveaux blogueurs ! »
À peine arrivée dans cette grande communauté, je me suis déjà trouvé des blogueurs favoris, ceux que je ne peux m’empêcher de lire chaque fois. Je guettais leurs nouveaux articles comme une petite fille attendant les SMS de son amoureux :
- Notre David à nous africaines, maliennes, nigériennes, ivoiriennes et autres togolaises dont j’étais fan du blog avant ma venue sur la plateforme.
- Aphtal, cet autre togolais qui ne cesse de guetter dans la cour commune voisine.
- Sneibaa et la Salma que je n´oserai pas inviter à déguster mes criquets, tant elle ne les aime pas.
Mais voilà que je dois quitter provisoirement l’Allemagne pour aller en vacances au Tchad. J’ai oublié de vous dire que je vis là-bas, dans ces pays ou en hiver le sol se couvre de ce sable blanc appelé neige. Donc me voici au Tchad, ce pays sahélien où la bonne connexion à internet est un luxe extrême. N’allez surtout pas essayer l’offre d’Airtel – le réseau de téléphonie locale – qui arnaque plus ces abonnés qu’il ne leur rend la vie meilleure. Me voici donc coupée du monde avec pour seule compagne l´harmattan tchadien. Je vous épargne la peine que j’ai ressentie sans les écrits de mes mondoblogueurs. Ces écrits qui donnent toujours ce fou rire, autant qu’ils font réfléchir.
Au bout de cinq jours, je ne tenais plus. Je mis le cap sur Kousseri en quête de la connexion camerounaise. Il me fallait lire Mondoblog, jeter un coup d’œil, voir la une et les nouveaux écrits. Au dieu des connexions ! Quelle ne fut ma joie ! Une heure de connexion pour cinq cent francs CFA. Moi qui devais payer le quadruple à N´Djamena. Je me choisis un poste au fond de la pièce. Il me faut être seule, toute seule. Loin des regards des cybernautes trop curieux. Je caressais presque le clavier. Ils étaient tous là mes favoris avec le même humour, la même pertinence. Oh Mondoblog comme tu peux être une drogue. Mais toi, on peut encore te consommer à l’overdose, si seulement certaines personnes jouaient moins les troubles joies.
Que n’aurais-je pas donné pour vivre ces instant plus longtemps… Mais Rita me sortit de ma bulle. Rita, c’est le genre de copines qui lisent dans ton esprit, qui connaissent la suite logique de tes pensées et finissent pour toi les phrases que tu as à peine commencé. Bref une amie-sœur, ma fausse jumelle qui aime bien parfois me mélanger durant mes instants de plaisir juste pour m’avoir une minute à elle. Elle aurait bien pu attendre avec cette histoire de coiffure, shopping. Que nenni. Incapable de la retenir, je quittais mon poste, sachant qu’une fois de retour en Allemagne je me rattraperais.
J’avais à peine déposé mes valises dans le couloir de chez moi que je me ruais sur ma machine pour apprendre que le site était en instance de mutation. La bonne foi et les bons messages de Ziad et de son équipe ne pouvaient me consoler. Ce qui devait être un travail d’heures pris presqu’une semaine. Dans ma longue attente, je ne pouvais imaginer que ce qui n’était au départ qu’une simple aventure virtuelle pouvait prendre ainsi possession de ma personne. Je viens de le réaliser, du virtuel au réel, il n’y a parfois qu’un pas. Je viens de me découvrir une nouvelle famille. Celle-là qui me manque lorsque je suis avec ma famille biologique.
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