L’Azawad en trois points

Article : L’Azawad en trois points
Crédit:
13 novembre 2012

L’Azawad en trois points

 

Dr Fagaye Sissoko

Depuis la crise malienne, je n´ai pu avoir un éclaircissement concret de la part d´un natif en dehors de ceux qu’on entend dans les médias dont les Sanogo et consort. Je me suis bien posé la question de savoir s´il n´y avait pas un intellectuel malien avec une position neutre qui pourrait enfin éclaircir ma lanterne. Eh bien, ce fut fait ce mardi 30 octobre 2012 à 20 heures au restaurant Soulfood à Göttingen.

Dans une ambiance conviviale avec une carte de menu africaine à l´appui. «Le conflit entre Touaregs, rebelles salafistes et djihadistes au Mali : nouveau conflit, vieille querelle» fut le thème de l´exposé présenté par le Dr Ibrahim Fagaye Sissoko. Du contexte historique de la crise sahélo-malienne, du diagnostic de l´actuel conflit aux perspectives d´une probable intervention militaire de la communauté internationale, jamais je n´ai entendu avec autant de passion l´explication de la crise de ce qui serait dans un futur proche le prochain Afrikhanistan si, aucune intervention adéquate et ciblée n´est fait. Surtout qu’au Mali, la population n’a  du mal à accepter ces différents groupes qui opèrent dans le Nord.

1- Les Touaregs sont une population d´environ 300 000 âmes au Mali. En 1973, une sécheresse frappa la région touarègue. Une aide sera envoyée mais détournée. Cette injustice sonna le déclic de la révolution d’un peuple qui avait eu du mal à cohabiter avec une population noire comme concitoyen. Dans la société touarègue, le noir appartient à la dernière caste.

2- Selon le Dr Ibrahim Fagaye Sissoko, le mot ‘Azawad’ désigne une petite colline qui sert souvent de repère dans le désert. Il n’aurait donc aucune liaison socio-historico-culturelle Entre le nom Azawad et une revendication territoriale. Les Touaregs ont gagné du terrain et une certaine légitimité lorsqu’Amani Toumani Touré croyant bien faire a reçu leurs mercenaires venant de la Lybie. Son intention de les désarmer et les réinsérer dans l’Armée malienne échoua.

3- Oui, une intervention militaire internationale est plausible. Les maliens aujourd’hui comme peuple n’attend que cela. Reste à trouver une armée tenace qui pourrait s’adapter aux conditions climatiques sahéliennes. Les regards du conférencier se tourne bien entendu vers le Tchad car ayant une expérience avec les techniques de combat acquises (la libération de la bande d’Aouzou où le Tchad vainquît l’Armée libyenne NDLR). Le Dr I. F. Sissoko approuve tout de même qu’il faudrait une logistique de qualité.

Un cri de cœur de plus envers la Communauté Internationale qui tergiverse sur la question. 

Étiquettes
Partagez

Commentaires

Aphtal CISSE
Répondre

J'en ai appris, des choses! Ce point de vue est franchement neutre, compréhensible, et met en exergue bien de chose: Vertu et vices du dialogue.
Cordialement, Aphtal

Réndodjo Em-A Moundona
Répondre

Merci et bienvenu dans mon monde Aphatal. J'ai toujours souhaité avoir un point de vue neutre sur cette crise sahélo-malienne. J'avoue comme toi que j'ai bien appris quelque chose de nouveau.
Chaleureusement, R. Em-A