Mon braqueur si poli
– Haut les mains madame
– Hey c´est quoi cette plaisanterie encore…
– Madame ce n´est pas une plaisanterie hein vous faites l´objet d´un braquage armé en direct.
– Je connais les plaisanteries même si je n´en fais moi-même pas beaucoup mais ta part avec fusil en main là, j´espère qu´il n´est pas chargé le fusil.
– Oh que si. Je le redis encore une dernière fois haut les mains.
Lentement, je levais la main pendant que ma Rita voulait prendre la poudre d´escampette. La voix du braqueur l´arrêta net : halte personne ne bouge. Vaincu elle reprit place à mes côtés les mains en l´air. On s´échange un regard inquisiteur en coin.
– Hey wèn dollars da (hey où sont les dollars reçus) ?
– Quel dollars fis-je perplexe.
– Madame discussion da mafi (madame on ne veut pas de discussions inutiles)
Une ombre chuchota de la noirceur de la nuit une phrase dont, le seul écho du mot euro me parvint. Ahan (ok), fit l´autre c´est plutôt les euros toi aussi. Apparemment mes braqueurs semblent mieux connaître mon portefeuille que moi. Il me revendique des euros que moi-même n´ai pas encore vu. D´ailleurs de quels euros parlez-vous dis-je risqué. Ma copine me regarde toute peur bu et me dit hum yakay, braqueur là, il n´a pas l´air de plaisantin. Alors si tu as des euros quelque part que tu ne m´as pas informé ce n´est pas grave mais donne leur et puis ils vont nous libérer. D´abord quels sont ces braqueurs polis qui nous appellent madame depuis tout ce temps ? S´il vous plaît, êtes-vous des anciens ou nouveaux braqueurs… je n´ai pas fini ma phrase que ma copine m´interrompt c’est un braqueur lettré.
– Madame on a assez bavardé et retenez nous ne sont pas des braqueurs nous sommes juste venus prendre notre part de prix que tu as gagné là. Le prix du concours mondojenesaisquoi là.
– Hey prix du travail abattu à seul là ? mais ça c´est de l´ injustice.
– Allez crier votre injustice ailleurs en attendant tu as gagné la distinction au nom de tout Betoudji donc, tu dois partager avec nous.
Il en est encore à parler que ses compagnons ont déjà renversé, déchiqueté et retourné tour à tour mes canapés, matelas et tous meubles pouvant être susceptible de servir de cachette. Au bout d´une demi-heure de vaine fouille ils ressortent. Bon prenez la voiture on la vendra et ce sera notre part du gâteau. Je trébuche, tente de me relever mais en vain. Ma voiture ma seule voiture. Comment irais-je au travail demain matin ? Je ne supporte guère l´humeur de ces chauffeurs de bus. Je pousse un cri. J´émerge de mon monde.
– Chérie tu viens d´avoir un cauchemar.
– Ah bon ? Heureusement que c´est un rêve.
Commentaires